gérer les conflits nés de la diversité
La gestion des conflits est inhérente à celle de la diversité. En période de crise sociale, économique et politique, les sociétés multiculturelles ont fait l’objet de sévères attaques et le multiculturalisme a été mis en cause alors qu’il est une caractéristique essentielle des sociétés post- industrielles ou post-modernes avec la libre circulation des personnes et les échanges qui ont permis aux économies de se développer. Les définitions sélectionnées sont parfois empruntées au registre militaire car la stratégie a d’abord été « l’art de la guerre » ; le vocabulaire guerrier est souvent repris par les décideurs (politiques, chefs d’entreprise, ou responsables sportifs). Des conflits internationaux ont une incidence sur des clichés et stéréotypes à un niveau individuel ou institutionnel. Certains conflits sont hérités du passé- la guerre des mémoires est devenu un sujet sensible. Les conflits actuels sont souvent indirects, dans un univers changeant caractérisé par l’émergence de pays illibéraux, hostiles à la diversité, qui mènent une guerre d’image face à des sociétés démocratiques, garantes du pluralisme, de la liberté d’expression et de la diversité, parfois démunies. Ces conflits multiformes doivent être identifiés et expliqués pour réagir.
Plusieurs stratégies permettent de résoudre une situation conflictuelle, que l’on n’a en général pas créée ou dont on a hérité. Il faut d’abord identifier les acteurs en présence et leurs motivations, puis analyser les rapports de force pour enfin envisager une stratégie, un plan d’action avec plusieurs scénarios. Inspirées de la théorie des organisations, des typologies de conflits, et des modes de réaction (ou de riposte) sont proposées. Ces méthodes ou stratégies sont utilisées par différents acteurs (individus, organisations, Etats…) pour convaincre. Une caractéristique des conflits du XXIème siècle est qu’ils sont attisés par la désinformation qui a pris une ampleur inédite avec les réseaux sociaux. Elle prend la forme de campagnes massives et agressives qui attaquent toutes les formes de la diversité et ciblent des minorités. On parle de guerre 2.0 ou de cyberguerre qu’il faut savoir identifier pour mettre en place des actions quand on est un décideur. Les sociétés démocratiques, avec l’aide d’organisations internationales, d’associations jouant le rôle de lanceurs d’alerte et le soutien de médias sérieux, combattent cette désinformation souvent alimentée par des agences étatiques par une information sérieuse et des ripostes ciblées.
Des campagnes de désinformation ou « infodémies » se sont multipliées avec le Brexit (Royaume-Uni, 2016), les élections présidentielles américaine (Etats Unis, 2016 et 2020) ou la pandémie du coronavirus (avec la stratégie du « sauveur », 2020). Les mensonges ne sont plus considérés comme des handicaps dans une ère de post-vérité où l’important est de gagner à tout prix. Pour défendre la diversité, il faut savoir déjouer toutes les chausse-trappes « 2.0 » en comprenant bien les mécanismes en œuvre à partir d’exemples concrets, des « case studies ».